Arguments du réalisateur, Bernard Dartigues, pour un film de 33 heures
LE ROMAN D'UN ACTEUR

1 rôle principal
6 grands rôles
16 premiers rôles
48 seconds rôles
44 petits rôles

Casting terminé. Les 115 personnages seront interprétés par Philippe Caubère.
Il jouera également le téléphone anxieux, la cafetière interminable, le pigeon très ramier, la mobylette moqueuse, l'avion content de décoller et cent autres accessoires.
Pourquoi faire un film à partir de 11 spectacles de 3 heures, écrits et interprétés par un homme seul ?
Parce que cette expérience est unique, parce qu'elle est insensée et fascinante.
Sur scène, Philippe Caubère a déjà fait rire et pleurer plus de 600.000 spectateurs.
Son défi d'auteur et de comédien, psychologiquement et physiquement épuisant, est d'ores et déjà gagné : festival d'Avignon 93, tournée dans les grandes villes de France et des pays francophones, apothéose et dernières de l'intégrale du “Roman d'un Acteur" à Paris l’hiver dernier, au théâtre de l'Athénée-Louis Jouvet.
Plus tard, grâce à l'édition des textes, leur interprétation dans d'autres mises en scène par d'autres comédiens sera possible, mais il ne sera plus jamais possible de voir la performance irremplaçable, le jeu original du créateur.
Il fallait en faire un film parce que le cinéma est le seul moyen capable de transposer pour un large public le spectacle vivant, éterniser la quête de l'auteur-interprète, perpétuer la communication entre l'acteur et son public grâce à des images et des sons de qualité.
Il fallait, dans une grande salle, ressusciter la représentation idéale.
N'est-ce pas une des grandes missions du cinéma que de témoigner pour la postérité et d'administrer la preuve indiscutable que l'œuvre a existé.
Frégoli interprétait magistralement sur scène 60 personnages, nous n'avons plus que le témoignage de quelques spectateurs, plus aucune trace.
Antonin Arthaud, Raimu, Louis Jouvet, Dullin, Michel Simon ont subjugué des salles entières. Pour la mémoire des générations présentes et à venir, seuls les rôles qu'ils ont interprétés dans des films persisteront.
La durée de ce film peut paraître une folie, mais des films très longs et aussi différents que Le Mahabharata, Shoah, Heimat ou Le Décalogue ont trouvé leur public.
Enfin, Caubère joue sa vie, livre impudiquement aux spectateurs qu'il captive, ses doutes, ses échecs, la dérision de ses victoires, l'humour et la tendresse, Caubère joue "notre vie".
Ce film de 33 heures sera également un grand documentaire sur le métier d'acteur, un document sociologique sur la décennie d'après 68.
Caubère plonge à chaque représentation plus profond dans son jeu.
Paris, cet hiver, a vu les dernières séances du "Roman d'un acteur" qu'il ne jouera plus par la suite.
Et pour un réalisateur, quel exercice fascinant que celui qui consiste à capter au mieux la précision prodigieuse de ce soliste et à faire partager au spectateur idéal (et sans aucun intermédiaire) le plaisir d'entrer dans l'univers mental d'un homme-acteur, voyage magique dans un esprit, exploration rare dans un monde de réalisme, d'humour et de poésie.
Le premier épisode “Les Enfants du Soleil”, ouvre la grande saga.
Le Roman d'un Acteur commence là par l'arrivée de Ferdinand Faure à la Cartoucherie. Parce que là s'engage sa vie dans un lieu théâtral, là débute aussi son éducation (ou initiation) avec Ariane Mnouchkine.
C’est une histoire d’amitié : les trois copains du Théâtre Révolutionnaire d’Aix en Provence viennent conquérir Paris.
C’est une histoire de théâtre : ils intègrent une compagnie légendaire et affrontent sa fascinante directrice.
Ferdinand et Clémence se rencontrent, se font du bien, se font du mal,
et découvrent que c’est une histoire d’amour.

Bernard DARTIGUES.

 

Biographie - Bernard DARTIGUES – Réalisateur –

École Nationale de Cinéma (Vaugirard) Promotion “Philippe de Broca’ 1963-1965
Carte professionnelle (Centre National du Cinéma) de :
- Chef Monteur de long métrages,
- Chef Opérateur,
- Réalisateur de courts et longs métrages.

Successivement :
- Assistant réalisateur à l’O.R.T.F. en 1965-66
- Assistant de Jacques DEMY et Philippe de BROCA
- Chef Opérateur pour, entre autres, Jean-Michel BARJOL, Albert LAMORISSE, Robert LAPOUJADE...
- Chef Monteur pour Pierre DESGRAUPES (Cinq Colonnes à la Une), Jacques NAHUM, Jean COSMOS, Jean CHAPOT, Jacques DOILLON...
- Réalisateur d’une quarantaine de courts métrages pour l’Office du Film Canadien, l’Institut Géographique National, la Cinémathèque du Ministère de l’Agriculture, le Seuil Audiovisuel, Les Films du Centaure, Intervidéo, Antenne 2, FR3, SIIS...
- Réalisateur de spots publicitaires
- Réalisateur d’un long métrage : La Part des Choses
- Réalisateur de court-métrages et de documentaires de création, dont :
Mourir heureux (1966)
Châteaufarine (1976)
La maison sous la forêt (1977)
Un métier au pluriel (1978)
Le moulin à papier (1979)
La forêt et les plaideurs (1980)
Mon père a fait bâtir maison (1981)
Jean de la Montagne (1982)
La Part des Choses (Long Métrage 1983)
Portrait de dame avec fleurs (1985)
Lumières du Nord (1986)
Les mangeux d’terre (1987)
Lutte biologique (1988)
Fil d’Ariane (1989)
Comme un berger sur la lune (1990)
Les dernières marches : PHILIPPE CAUBERE (1993)
Le Cinématographe (1994).
Le Mal du Pays (52 min.) 1991- produit par France 2 et Le Monde/MK2 (diffusion A2)
La Fin des Paysans (52 min.) 1992 - produit par France 2 et Le Monde/MK2n (diffusion “Première Ligne” France 2)
Parasites (28 min) produit par SIIS INTERIMAGE (diffusion France 2)
Les Enfants du Soleil (1994-95 avec Philippe Caubère)
Ariane ou l’Age d’Or I et Il (1996 avec Philippe Caubère)
Les Marches du Palais (1997 avec Philippe Caubère)
Histoire d’une famille (2001)
La Part de Gens (2002)

Création en 1986, en association avec Jean-Louis Léone de la société de production
“MELOCARTOON” (S.A.R.L. au capital de 300.000 F.)
- Vice-Président de la Société des Réalisateurs de Films
- et Président du Festival des Premiers Films de 1990 à 1992.